vendredi 18 décembre 2015

CHSCT extraordinaire du 15 décembre 2015

Ce CHSCT ne concernait qu'un seul point à l'ordre du jour, le règlement intérieur du CHSCT dont l'adoption fut rejetée deux fois (CHSCT des 6 juillet et 2 décembre) par les représentants du personnel à cause de la suppression des demi-journées mensuelles accordées par le précédent règlement intérieur.

La secrétaire du CHSCT a porté l'inquiétude du collège des représentants du personnel sur l'efficacité des missions de ses membres si les demi-journées n'étaient pas conservées. Ce nombre minimal d'heures qui étaient allouées ne permettait déjà pas aux représentants du personnel de s'investir à la hauteur des enjeux en santé et sécurité. De plus, si pour réaliser ces missions le temps à dégager devait être pris sur le temps syndical, les représentants du personnel ne seraient plus identifiés comme membres du CHSCT mais comme syndicalistes, ce qui nuit à la visibilité du CHSCT qui se veut sans affiliation syndicale.
L'administration avait concédé lors du CHSCT du 6 juillet le fait de pouvoir donner des heures supplémentaires aux membres du CHSCT si les crédits d'heures alloués au syndicats étaient épuisés en fin d'année. Cette proposition est considérée comme une ingérence dans le fonctionnement des syndicats et ne garantit plus l'équilibre représentatif calculé par rapport aux résultats des élections professionnelles de décembre 2014.
La volonté de co-construction avec le collège des membres de l'administration a été rappelé une nouvelle fois, en insistant sur le fait que donner des heures était un premier pas dans le dialogue social prôné par le futur schéma directeur de la santé et de la sécurité voulu par le Conseil départemental.

Le collège des membres de l'administration s'est exprimé par la voix de Madame MORIZIO. Elle a rappelé le contexte économique difficile notamment pour les collectivités et souligne que le Conseil départemental fait des efforts importants pour que les agents travaillent correctement. Le Conseil départemental remplace en partie les temps partiels et les congés alors que de nombreuses collectivités ne font plus ce choix. L'effort demandé aux représentants du personnel est proportionnel à l'effort global collectivement et aussi par rapport aux absences des représentants du personnel qui impactent les services dans lesquels ils travaillent.
L'administration se cantonne donc à l'application stricte de la réglementation qui ne prévoit aucun temps pour les représentants du personnel de la fonction publique territoriale.

Le vote qui s'en suit a donné 5 votes pour le règlement intérieur du CHSCT (collège de l'administration) et 5 contre (collège des représentants du personnel). Cette question ne sera plus soumise au CHSCT et le nouveau règlement intérieur s'appliquera désormais.

Cette position est dommageable par rapport à la demande non exagérée des représentants du personnels. Les missions extrêmement délicates et ambitieuses qu'entraîne l'engagement au CHSCT exigent que les représentants du personnel s'y adonnent sans contrainte de temps ce qui n'était déjà pas le cas et qui désormais sera très compliqué à l'avenir.

Pour rappel, les autres fonctions publiques ont un crédit d'heures ou de journées allouées pour les missions CHSCT des représentants du personnel. Cependant aucune déclinaison pour la fonction publique territoriale n'est prévue.
Il est à noter que la directive européenne du 12 juin 1989 précise que "l'employeur est tenu d'accorder aux représentants des travailleurs, ayant une fonction spécifique en matière de protection de la sécurité et de la santé des travailleurs, une dispense de travail suffisante sans perte de salaire et de mettre à leur dispositions les moyens nécessaires pour permettre à ces représentants d'exercer les droits et fonctions découlant de la présente directive".

Dans ce cadre là, l'UNSA CD87 souhaite interpeler le syndicat national UNSA Territoriaux sur cette problématique pour que le message soit relayé au niveau du ministère de la décentralisation et de la fonction publique, en espérant que cette obligation réglementaire soit traduite rapidement pour la fonction publique territoriale.